Top Edge : Chapitre 20 - Je ne suis pas contre essayer d'autres saveurs

 

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— J'étais dans un club de strip-tease, dit Shen Siwei sans mentir.

Klet détourna les yeux de son profil calme pour regarder droit devant lui. 

— Je suis rentré chez moi, j'ai appris que quelqu'un t'avait emmené, puis peu après, la mort de Barn. Ses hommes racontent que je l'ai tué pour t'avoir.

Il tourna à nouveau la tête, ses prunelles sombres rencontrant les siennes. 

— Et toi, qu'est-ce que tu penses de ça ?

Shen Siwei cligna des yeux, sous ses longs cils, un soupçon d'innocence. 

— C'est toi qui l'as tué ?

L'eau du bain se souleva brusquement, la silhouette massive se retourna et s'approcha de lui. Il leva calmement le menton, laissant Klet saisir sa gorge.

— Pourquoi tu as tué Barn ?

Son cou fin était fermement tenu par cette grande main, semblant prêt à se briser au moindre faux mouvement, sa peau blanche aux reflets laiteux contrastait fortement avec la carnation foncée du brun, et il semblait avoir rétréci contre le rebord.

— Tu comptes me faire parler comme ça ? murmura-t-il en relevant le menton, ses yeux un peu rouges le fixant.

Ils restèrent figés ainsi un instant, puis Klet le relâcha et  reprit place à côté, le visage dénué de vie.

— Qui t'a sauvé ?
— Personne. Barn était encore en vie quand je suis parti, dit Shen Siwei en se frottant le cou.

L'autre émit un rire bref, moqueur.

— Et pourquoi il t'aurait laissé partir ? 

Son regard glissa vers le torse pâle. 

— Ce n'est pas son genre.

Il connaissait bien Barn, il ne l'aurait pas enlevé pour le relâcher gentiment ensuite.

— Je suis négociateur, dit le blond d'un ton neutre. Il n'aurait pas osé me faire du mal.
— Impossible, trancha Klet. Ses hommes disent qu'il a lui-même désactivé les caméras du club. Tu sais pourquoi ?
— Pourquoi ?

Shen Siwei se mouilla l'épaule, feignant l'indolence.

L'autre fronça les sourcils et l'air agacé par cette fausse nonchalance, il entra dans le vif du sujet : 

— Il t'a touché ?
— Non. On a juste négocié.

Klet ne semblait pas convaincu, le blond ajouta alors : 

— Il n'y a pas de caméras ici non plus, et pourtant tu ne m'as pas touché.

Se rappelant soudain une réflexion précédente du jeune homme, il ajouta, l'air de rien :

 — Ah, je ne suis pas ton type.

Son poignet saisi, un bras solide l'entourant, il fut plaqué contre un torse chaud.

Une chaleur qu'il n'avait jamais ressentie avant.

— J'ai aussi dit, souffla Klet en baissant les yeux sur lui, son regard balayant les zones dénuées de poils, que je ne suis pas contre essayer d'autres saveurs.

Shen Siwei avait déjà été nu devant lui trois fois, mais cette fois, des picotements parcoururent sa peau. Il rougit sous son regard, posant une main sur le torse tatoué, appuyant contre la silhouette du gorille. 

— Lâche-moi d'abord et on  discutera.

Le geste manquait totalement de fermeté. Il n'avait pas mis la moindre force. Son épaule reposait contre la poitrine de Klet, son poignet était emprisonné, et un bras le retenait par la taille. Aucune chance de s'échapper.

— Pourquoi je te relâcherais ? dit le brun en exerçant une légère pression. 

À peine un geste, et leurs bassins se frôlèrent. Un éclair de colère traversa les yeux de Shen Siwei. Il dut passer un bras autour de son cou pour se redresser, éloignant son corps du sien. Leurs visages se rapprochèrent brutalement, s'il n'avait pas eu le réflexe de s'arrêter, leurs nez se seraient touchés. Instinctivement, Klet recula la tête, surpris. Son visage se figea l'espace d'une seconde.

Puis il reprit contenance. 

— Pourquoi Barn t'aurait laissé partir ?
— Lâche-moi d'abord. Je te le dirai.
— Je ne crois pas que Barn...
— Lâche-moi.

Une teinte rouge effleura les yeux de Shen Siwei, Klet haussa un sourcil, intrigué. 

— Tes yeux changent de couleur ?

Le blond fut déconcerté. 

— Quoi ?

La rougeur s'évanouit presque aussitôt.

Le brun le serra plus fort par la taille, se penchant pour le scruter de plus près, mais ne vit que des yeux bleu clair, comme des lacs profonds. Hypnotiques.

Il était si proche que même Shen Siwei se sentit décontenancé.

Pourquoi, s'il n'avait pas l'intention de faire quoi que ce soit, son entrejambe était-elle toujours aussi... présente ?

Klet détourna les yeux, puis le repoussa.

Le blond reprit sa place, fixant l'arrière de sa tête. 

— Quoi qu'il en soit, Barn était vivant quand je suis parti.

Le réfugié ne bougea pas tout de suite, son regard fixant le vide. Puis il se retourna vers lui. 

— Yiven.

C'était la première fois que Klet utilisait ce nom de façon sérieuse.

— Oui ?
— Je me fous du reste, dis-moi juste la vérité. Qui t'aide ?
— Personne ne m'aide, répondit Shen Siwei sans mentir. 

Pourquoi était-il aussi convaincu qu'il avait des alliés ?

— Je ne te crois pas. La centrale, l'arrière du bar, le club... Ce n'est clairement pas toi.

Le blond resta muet. C'était bel et bien lui, mais il ne pouvait pas l'admettre. Dévoiler son identité, c'était compromettre sa mission.

— Je doute que l'armée t'ait laissé seul ici, poursuivit Klet. Il y a forcément quelqu'un dans l'ombre.

Shen Siwei devait admettre que cette théorie tenait la route. De l'extérieur, c'était l'explication la plus plausible.

— Je sais que tu ne me crois pas, dit-il lentement, mais je suis seul.

Le silence s'abattit sur le patio, troublé seulement par la vapeur qui s'élevait doucement.

Après un temps, Klet soupira. 

— Soit.

Il tendit le bras et posa la main sur l'épaule de Shen Siwei. Leurs corps se frôlèrent à nouveau, mais le négociateur resta impassible. Il le traitait souvent de voyou, mais il savait que Klet n'était pas Barn, il ne lui ferait pas de mal.

Rapidement pourtant son sang se glaça. Il voulait lui retirer son masque !

— Non ! s'écria-t-il. Ne fais pas ça !

Ayant les bras plus longs, le brun tendit le masque loin derrière lui. Shen Siwei, à bout de souffle, se jeta en avant, ses jambes finissant par entourer la taille de Klet. Vu d'en bas, il semblait pouvoir atteindre le masque, son ventre effleurant les lèvres du jeune homme sans y prêter attention.

Le leader des réfugiés n'ayant pas l'intention de le lui rendre si facilement, encercla ses reins et le pressa vers le bas en relevant le menton.

— Maiken !

La porte coulissante s'ouvrit dans un « whoosh », et son subordonné passa la tête dans la pièce.

— Chef ?

Shen Siwei tourna la tête, confus, réalisant enfin que leur posture était un peu... suspecte.

Maiken plaça ses mains devant ses yeux, les doigts du milieu et de l'annulaire légèrement écartés, jetant un coup d'œil vers eux.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda-t-il.

Klet fit mine de tirer un coup de feu avec ses doigts, puis lui lança le masque à oxygène.

— Démonte-le.

Maiken lui fit un geste « OK » et referma la porte coulissante derrière lui.

Shen Siwei n'avait pas assez de souffle pour l'insulter. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était respirer à grandes goulées, les dents douloureusement serrées sous l'effet de la frustration.

— Ne viens pas pleurnicher après, fit Klet en haussant un sourcil. Puisque tu dis que personne ne t'aide, je veux voir si quelqu'un va venir te sauver.

Il comptait l'enfermer.

— Fais comme tu veux, répliqua-t-il en s'asseyant dans le bassin d'eau, la tête tournée. Mais je n'irai nulle part.
— Ce n'est pas toi qui décides.

À peine ces mots prononcé que Shen Siwei sentit son corps quitter le sol. Klet l'avait déjà hissé sur ses épaules, son abdomen protestant sous l'impact brutal.

— Repose-moi tout de suite ! s'écria-t-il, furieux. Tu me crois ou pas, mais je vais te tuer !
— Essaie toujours.
— Ne pense pas que j'en suis pas capable. Je...%&*#... Ha... Ha...

Plus il voulait jurer, plus il manquait d'air. Finalement, Shen Siwei fut contraint d'utiliser une tactique honteuse ; il tira les cheveux du brun.

— Hiss— ! 

Klet grimaça de douleur et lui donna une claque sur les fesses, agacé : 

— Tiens-toi tranquille.

Une lueur cramoisie repassa dans les yeux du blond.

Un jour, il allait régler son compte à ce chef de gang de malheur.

 

  

 

Ils en sont déjà à se tirer les cheveux et se claquer le cul 🥹🥺

 

 

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